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Retraites complémentaires en France: le système se casse la gueule

Régimes complémentaires de retraites: un déficit  "d'environ 4,5 milliards d'euros"

Le déficit s'est creusé et les réserves pourraient être épuisées dès 2017 pour l'Agirc et 2020 pour l'Arrco. Les syndicats et le patronat, qui gèrent les régimes complémentaires de retraites, ont décidé d'ouvrir des négociations le 22 novembre pour examiner les mesures à prendre afin de réduire leurs déficits, ont-ils indiqué vendredi 12 octobre.

Le déficit s'est creusé et les réserves pourraient être épuisées dès 2017 pour les caisses de retraite complémentaires Agirc et 2020 pour l'Arrco.

D.R.

Les déficits de l'Agirc (cadres du secteur privé) et de l'Arrco (tous les salariés du privé), excédentaires en 2009, se sont creusés ces dernières années et atteignent désormais "environ 4,5 milliards d'euros", a indiqué Philippe Pihet (FO) à l'AFP à l'issue d'une réunion entre les partenaires sociaux.

Cette dégradation est due à l'évolution démographique et à la situation économique, avec un chômage accru qui entraîne un recul des versements de cotisations.

La situation déficitaire de ces régimes s'accélère et les réserves seraient épuisées dès 2017 pour l'Agirc et 2020 pour l'Arrco.

"Ce qui a été convenu, c'est d'ouvrir un cycle de négociations qui démarrerait le 22 novembre", a indiqué Jean-Louis Malys (CFDT).

Rapprocher les règles Agirc et Arrco

Ces négociations poursuivent, selon lui, un double objectif: reprendre "le chantier sur un rapprochement des règles Agirc-Arrco" et examiner "les éventuelles mesures à prendre à l'horizon du 1er avril, au moment des revalorisations" pour réduire les déficits.

"Nous avons (...) à mener en parallèle deux réflexions, l'une sur les mesures conservatoires de court terme, l'autre sur les orientations ou le modèle, à plus long terme, d'une réforme du régime de retraite en France", a souligné Jean-François Pilliard pour le Medef.

"A court terme, dans le contexte que connaissent les entreprises aujourd'hui, nous devons au moins regarder la question des dépenses", a-t-il ajouté.

"Il y a une prise de conscience de l'ensemble des partenaires qu'il faut faire quelque chose", a estimé M. Pihet.

Augmentation des cotisations

Les partenaires vont notamment examiner la possibilité d'augmenter les cotisations: "il y aura vraisemblablement des mesures sur les ressources (cotisations) et sur les prestations", comme un gel des pensions sur un an ou une revalorisation moindre, a-t-il précisé.

Mais, a-t-il prévenu, "on ne signera pas de chèque en blanc".

Selon les documents remis aux partenaires vendredi, "une moindre revalorisation de un point des allocations" sur un an rapporterait 781 millions d'euros en 2017 et un gel en 2013 rapporterait 1,4 milliard en 2017.

Il s'agirait de "mesures conservatoires, mais on ne peut pas les prendre sans une vision à plus long terme pour équilibrer les choses", estime de son côté M. Malys.

Mise à plat

"Si une mesure conservatoire consiste à repousser de six mois ou d'un an l'échéance, ça n'aura servi à rien. Ces mesures doivent s'accompagner d'une réflexion sur une mise à plat de ces régimes", juge le syndicaliste.

D'autant plus, selon lui, que cette réflexion "plus large" s'inscrirait dans l'agenda social fixé par le gouvernement.

Le COR (Conseil d'orientation des retraites) doit remettre en décembre un rapport détaillant de nouvelles projections sur les régimes de retraite à l'horizon 2060. Sur cette base, des experts lanceront des pistes de réflexion puis une concertation s'ouvrira au printemps 2013 sur le sujet.



20/10/2012
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