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Massin, lynché au nom de l'égalité ?

Quand on dit le mot "bombe" dans un avion, qu'on soit terroriste ou pas, on est tenu de débarquer de l'avion...

 

 

Eric Massin a dit un mot qu'il ne pouvait pas dire. Il s'en est excusé. Mais ce n'était pas suffisant. Alors il a quitté l'avion.

 

 

Pour certains, cela n'est pas encore assez. Que devrait-il faire? S'immoler par le feu?

 

 

Si Massin avait traité un homme de salopard, Francken par exemple, au hasard, cela n'aurait choqué personne. Parce qu'un "Salopard" à l'égard d'un homme politique s'entend clairement dans le sens de celui qui commet des saloperies politiques.

 

 

Sa faute est d'avoir utilisé un terme qu'il n'aurait pas dû utiliser pour évoquer les saloperies politiques, non pas d'un homme mais d'une femme. Parce qu'il s'agissait bien de cela: dénoncer les saloperies politiques d'une femme politique, rien d'autre.

 

 

Les chacals qui s'affairent sur la carcasse de Massin le savent pertinemment bien. 

 

 

À l'heure où l'on commémore les 50 ans de mai 68, se rappelle-t-on que l'un des hymnes lancé par le tout jeune Renaud de l'époque était "Crève salope". Repris en chœur dans toutes les universités parce que cette chanson dénonçait les saloperies de la société et une autorité patriarcale qu'il fallait dépasser.

 

 

Massin devait démissionner. La question n'est pas là. Il a utilisé un mot qu'il n'aurait pas dû utiliser. Et il a quitté l'avion pour avoir enfreint les règles.

 

 

Mais ne nous trompons pas de combat et ne soyons pas dupes des hypocrites qui ne défendent que leurs propres intérêts.

 

 

Le combat contre le sexisme, contre les Weinstein et autres malotrus en tous genres qui ne cherchent qu'à user de leur statut, de leur position, d'une domination physique ou psychique pour attenter au respect et à la dignité des femmes doit être renforcé et mener à de réelles sanctions vis-à-vis de ceux qui en sont coupables.

 

 

Et il faut aller plus loin en mettant tous les moyens nécessaires pour que le combat pour l'égalité de genre soit mené sur tous les fronts, sans relâche.

 

 

Alors on pourra peut-être utiliser les mêmes mots pour dénoncer les saloperies politiques d'hommes ou de femmes sans choquer l'opinion publique.

 

 

Mais il y a encore du chemin pour atteindre ce niveau d'égalité et donc, pas d'autre issue aujourd'hui, dans de telles circonstances, que la démission. Indépendamment des qualités et du travail accompli. 

 

 

La politique et la société en général seraient par ailleurs bien inspirées de sortir de la vulgarité pour en revenir aux joutes d'antan, solides mais chatiées. 

 

 

L'on peut rêver et chercher encore les successeurs des Victor Hugo ou Louise Michel dont la puissance du verbe n'avaient d'égal que la poésie de leurs mots..

 

 

Quoiqu'il en soit, le lynchage d'un homme qui, certes, a utilisé un terme qu'il ne devait pas utiliser, mais qui en a assumé les conséquences en démissionnant, ne fera pas avancer ce combat. 

 

 

Et l'instrumentalisation politique, grosse comme un camion, qui tombe à un moment idéal pour un parti dont les élus fautent, mais ne démissionnent pas, nous en éloignent encore un peu plus...

 

 

Alors qu'elle crève cette salope de société où une femme n'égale pas un homme. Et qu'elle emporte avec elle tous ces hypocrites pour qui l'égalité ne vaut que quand elle défend leurs propres intérêts.

 

 



06/05/2018
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