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Politiques migratoires déshumanisantes... à l'image de ce gouvernement!

Politiques migratoires déshumanisantes… à l’image de ce gouvernement!

Que peut-on attendre d’un gouvernement fédéral qui recommande à une maman, dans l’attente d’un visa, d’abandonner sa fille adoptive, avec qui elle vit depuis 40 mois au Népal dans des conditions déplorables?

Alors que le couple a été reconnu apte pour l’adoption depuis 2005 ; alors que l’Etat népalais a reconnu cette adoption ; mais parce qu’en cours de route, les relations entre les deux Etats se sont compliquées et que les règlements ont été changés…

Le gouvernement précédent, avec aux manettes l’ancienne Secrétaire d’Etat à la migration, la si populaire Maggie De Block, avait déjà fait trainer le dossier pendant 3 ans.

Mais la touche de ce gouvernement de droite extrême, c’est ce degré d’inhumanité supplémentaire, qui va jusqu’à proposer un abandon dans un orphelinat. Avec, comble du cynisme, lorsque la famille évoque les soucis cardiaques de la petite (qui seraient bénins ici, mais qui sont problématiques en altitude au Népal), cette petite phrase des services de Francken, le nouveau Secrétaire d’Etat à la migration (NVA), qui indique que la petite pourra très bien se faire soigner dans les pays voisins du Népal…

Cette situation illustre dramatiquement la politique d’immigration du gouvernement fédéral. Cette attitude qui consiste à être le plus dur possible, à casser du migrant pour renforcer son électorat le plus vil, surfant sur cette vague brune qui déferle en Europe… à faire du chiffre en expédiant le plus de migrants possible hors de nos frontières… sans se soucier de les envoyer à l’abattoir ou dans des pays dont le niveau de pauvreté n’est souvent pas étranger à l’exploitation organisée à partir de Bruxelles…

On se souvient du célèbre « De wet is de wet » (La loi c’est la loi) de Maggie De Block.

Sauf que déjà à l’époque, la Secrétaire d’Etat belge s’asseyait sur les conventions internationales et les droits de l’homme en violant sciemment par exemple le principe de « non refoulement », qui interdit aux Etats de renvoyer dans leurs pays des citoyens dont la vie ou l’intégrité seraient mises en danger.

On se souvient de ces travailleurs pakistanais remis par les policiers belges aux autorités pakistanaises, et qui se sont faits torturer quelques jours après !

On se souvient de ce jeune afghan de 22 ans, Aref, qui a été contraint de retourner en Afghanistan par les autorités belges, malgré des mises en garde sur les menaces de mort dont il faisait l’objet, et qui fut retrouvé assassiné quelques semaines après son retour à Kaboul !

La loi est la loi, mais la Belgique se fout des traités internationaux et du respect des droits de l’homme. Elle n’a toujours pas ratifié, malgré nos nombreux appels, la convention de l’ONU, qui date de 1990 et qui régit le droit des migrants.

La Belgique s’est d’ailleurs faite condamner plusieurs fois par la cour européenne de justice pour la manière dont elle traite les migrants. On se souvient tous encore de Semira Adamu, étouffée dans l’avion qui la ramenait de force dans son pays d’exil…

Le Week-end passé, le front d’action des migrants organisait une marche des Sans Papiers. De Bruxelles à Anvers. La FGTB a soutenu et s’est associée à cette marche. Parce que le combat des travailleurs migrants et sans papiers est aussi notre combat. Un combat contre l’exploitation. Un combat pour la reconnaissance des droits que chacun, quelle que soit son origine, sa couleur de peau, avec ou sans papiers, a de vivre dans la dignité !

L’objectif de cette marche visait à montrer à ce gouvernement, contrairement à ce qu’il souhaiterait, que les migrants et les travailleurs Sans Papiers existent. Et qu’ils ont droit à la dignité !

Une marche pour attirer l’attention de la population. Pour rappeler que sans tous ces travailleurs migrants, notre pays serait moins riche. Moins riche dans sa diversité, dans ce mélange de cultures qui fait sa force et sa chaleur. Mais aussi moins riche au sens littéral du terme !

Ainsi, comme le rappelle l’OCDE, chaque migrant en Belgique rapporte 3.500€ net par an au Produit Intérieur Brut (PIB) belge. Bien loin de l’image de profiteurs qu’on veut nous faire avaler !

Et que dire, dans le débat extrêmement sensible qui va s’ouvrir sur les pensions très prochainement, de ce rapport du Bureau Fédéral du Plan, qui démontre l’impact positif des migrants sur le coût des pensions.

En gros, alors que les autorités avaient estimé que le coût budgétaire des pensions représenterait 5,1% du PIB d’ici 2060, justifiant selon eux des mesures dures vis-à-vis des pensionnés, les dernières estimations, qui dorénavant incluent les demandeurs d’asile et les migrants enregistrés (+ de 100.000 en Belgique), montrent que le coût budgétaire des pensions passe de 5,1 à… 3,5% du PIB.

En intégrant les migrants et les Sans Papiers, qui rajeunissent lourdement la population, le coût budgétaire des pensions diminue de 1,6% du PIB !

Alors peut-être que certains souhaitent expulser par charters entiers des migrants pour faire plaisir à un certain électorat et pouvoir justifier des mesures de droite comme la pension à 67 ans, le saccage des pensions des fonctionnaires ou la diminution de celle de tous les travailleurs. Mais grâce aux migrants, c’est le Bureau fédéral du plan qui le dit, on peut éviter cela…

Pour l’anecdote, mais pour illustrer encore la politique déshumanisante de ce gouvernement de droite extrême, lorsque nous avions rencontré Francken en décembre avec des collectifs de Sans Papiers, nous l’avions interrogé sur la problématique des centres fermés. Le Secrétaire d’Etat NVA avait reconnu que la Belgique avait été condamnée en la matière.

Mais que dorénavant, il ferait le nécessaire pour que les enfants puissent à nouveau y être enfermés sans que la Belgique ne se fasse condamner !

 

Extrait des chants entonnés durant la marche des Sans Papiers de Bruxelles à Anvers…

 

C'est pas les Sans Papiers,
C'est pas les immigrés,
C'est la loi qu'il faut changer...

Nous ne sommes pas dangereux - Nous sommes en danger
Nous ne sommes pas des criminels - Nous sommes en danger
Nous ne sommes pas des profiteurs - Nous demandons juste des papiers

C’est la marche des Sans Papiers
De Bruxelles à Anvers a pieds
Pour... La liberté

De rendez-vous
En rendez-vous,
Y en a marre...

Revenez demain
Apres-demain
Toujours rien

A l’office, au CGRA, aux cabinets,
Charles Michel, Rosmond, Francken
D'avocats en avocats,
Y en a marre.

Y en a marre des accusations
Marre de la stigmatisation
Marre des accusations
Marre des expulsions

C’est la marche des Sans Papiers
De Bruxelles à Anvers a pieds
Pour des papiers
Pour la dignité
Pour la solidarité
Pour la ...liberté!

 

 



18/02/2015
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