Travailleurs, restons unis!
Travailleurs, restons unis!
Après être descendus en masse dans la rue, après avoir bloqué ensemble les entreprises et les zonings, nous avons donné mandat aux leaders syndicaux de négocier avec les patrons et le gouvernement sur base d'objectifs précis.
La première balise définie par le front commun syndical était de supprimer le saut d'index et d'obtenir une marge à pouvoir négocier librement.
Cet objectif n'est nullement atteint!
Saut d'index maintenu et cacahuètes imposées! Rien pour beaucoup de travailleurs de PME! Rien pour les fonctionnaires. Pensionnés, chômeurs et autres allocataires sociaux encore un peu plus enfoncés...
Pour rappel, un saut d'index, c'est entre 20.000 et 40.000€ perdus sur une carrière. Sans compter l'impact sur la pension. Pour un jeune qui débute, l'impact d'un saut d'index pour sa pension, c'est l'équivalent d'une année de salaire perdue, soit 40.000€ encore à ajouter à la facture. Des dizaines de milliers€ (en)volés plutot qu'investis dans l'achat d'une maison par exemple...
Nous avons pourtant démontré durant les négociations que ce saut d'index n'était pas nécessaire pour résorber l'écart salarial de 2,9% avec les pays voisins. Et que nous pouvions disposer en plus d'une marge de salaire à négocier librement.
Coincé par nos négociateurs, le patronat a alors remis en cause les chiffres du Conseil Central de l'Economie (qu'ils avaient approuvés il y a un mois) et fermé la porte à toute discussion, prouvant par là que la volonté d'imposer un saut d'index n'était qu'une mesure idéologique. Humilier les travaillleurs pour le principe! Et pour engraisser un peu plus les actionnaires...
Alors que l'accord de ce gouvernement d'ultra droite parle de résorber l'écart salarial sur 5 ans, les patrons se montrent encore plus durs et veulent résorber cet écart en 2 ans! En imposant un saut d'index et en donnant quelques cacahuètes en chèques repas et en CCT90. Humilier les travailleurs et remplir les poches des actionnaires...
Premier objectif totalement loupé donc!
Et les 3 autres objectifs de notre plan d'actions?
La deuxième balise sur les fins de carrières? On limite un peu les dégats, mais en ce qui concerne par exemple cette mesure infecte qui consiste à obliger les prépensionnés actuels à devoir redevenir disponibles sur le marché, les patrons font du chantage en voulant nous la faire payer par des économies sur les services externes de prévention, donc sur le dos de notre sécurité!
Troisième balise concernant les services publics totalement explosée. Discussions en comité A bloquées. Services publics laminés. Alors qu'ils sont notre premier pouvoir d'achat et le meilleur rempart pour lutter contre le creusement des inégalités.
Et en ce qui concerne notre quatrième balise relative à une fiscalité plus juste, qui fasse contribuer le capital pour assurer la relance, j'hésite entre du vent et du sable...
Ces 4 balises ont été définies par la base. C'est d'ailleurs pour cela que les actions fin 2014 ont été une réussite. Parce que nos objectifs étaient clairs, les mots d'ordre limpides et surtout parce que les leaders syndicaux ont écouté la base!
En refusant de s'agenouiller devant un patronat plus arrogant que jamais, la FGTB respecte le mandat donné par sa base. Parce que les travailleurs avec ou sans emplois, du privé ou du public, en bavent et qu'ils méritent qu'on respecte leur dignité.
Ne soyons pas dupes. Croire que signer l'accord cacahuète qui est sur la table avec les patrons aujourd'hui nous permettra de revenir plus tard sur le saut d'index est une erreur magistrale.
Signer cet accord impose la paix sociale pour 2 ans! Les patrons ont été clairs. Ils ont laché un peu de lest pour les chômeurs dans la liaison au bien-être uniquement en contre partie du saut d'index. D'ailleurs, une partie de l'enveloppe bien-être est clairement identifiée par le gouvernement comme une compensation du saut d'index. Et le gouvernement s'apprête à proposer les textes de loi pour bétonner juridiquement le saut d'index.
Signer l'accord sur la table empêcherait toute action de grève pendant deux ans! Un pacte avec le diable qui nous enlève notre dignité et casse tous nos mécanismes de solidarité.
Alors rouges, verts ou bleus, nos réalités sont les mêmes. Les mêmes difficultés, les mêmes souffrances, les mêmes patrons arrogants devant nous. Ne nous divisons pas, continuons le combat unis contre ce patronat pour défendre ensemble notre dignité!
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