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Belgique: 9ème sur la liste des paradis fiscaux

Surprise : les principaux
paradis fiscaux sont près de chez nous

Augustin
Scalbert
| Journaliste 
 
2/11/09

 

Un Etat des Etats-Unis et deux pays européens
constituent le trio de tête du classement des paradis fiscaux révélé ce lundi
par une plate-forme d’ONG et d’acteurs de la société civile, Tax Justice Network (TJN).
Cette liste de 60 Etats ou territoires n’a rien à voir avec les classements
très diplomatiques réalisés par l’OCDE dans la foulée des réunions du G20.

Première différence, de taille : les ONG en
question (dont Oxfam, Attac, le CCFD, Transparence international...) n’incluent
pas seulement dans leur classement les Etats, mais aussi des territoires
faisant partie de ces Etats. C’est pourquoi le Delaware arrive en première
position, et la City de Londres en cinquième...

Le classement des soixante n’est pas encore
disponbile en français, mais est lisible en anglais sur le site Financial Secrecy Index.
Voici le top 10 où, selon TJN, « se concentre, à l’échelle mondiale, l’argent
sale et celui de l’évasion fiscale » :

  • Delaware (Etats-Unis)
  • Luxembourg
  • Suisse
  • Iles Caïman
  • City de Londres (Royaume-Uni)
  • Irlande
  • Bermudes
  • Singapour
  • Belgique
  • Hong-Kong

Nul besoin d’ajouter les deux suivants au
classement (Jersey et l’Autriche) ou d’aller plus loin (Pays-Bas, Chypre,
Malte, Madère, Hongrie, l’île de Man figurent dans le top 25) pour constater
que l’Europe est très bien représentée dans la liste : cinq pays, dont quatre
membres de l’UE, dans le top 10. « Les deux candidats à la présidence de
l’Union, Tony Blair et Jean-Claude Juncker, viennent de pays figurant dans le
top 5 », remarque Jean Merckaert, du CCFD-Terre Solidaire.

Les cinq premiers
sont « blanchis » sur une autre liste, celle de l’OCDE

Le classement de Tax Justice Network est réalisé à
partir de critères visant à mesurer le degré d’opacité, et notamment le rôle
des « trusts », ces mécanismes très répandus dans le monde anglo-saxon qui
permettent de masquer les donneurs d’ordre et les propriétaires des fonds.

Une chose frappe à la lecture du classement de TJN
: les cinq premiers figurent sur la liste blanche de l’OCDE, celle qui présente
les pays les plus vertueux (comme la France) !

En marge du G20 d’avril 2009, l’OCDE (Organisation de coopération et de développement
économique) avait publié trois listes
: une noire, une grise et une
blanche. La noire, celle des pays les moins coopératifs, a très vite été vidée,
les pays qui la composaient (Costa-Rica, Malaisie, Philippines et Urugay)
s’étant conformés aux critères requis.

Les cinq premiers
sont « blanchis » sur une autre liste, l’OCDE

La liste grise est aujourd’hui débarrassée des noms
qui avaient fait le plus de bruit : la Suisse, la Belgique et le
Luxembourg, outrés à l’époque
, n’y figurent plus. Pour TJN, le
critère pour en sortir (signer douze conventions d’échange d’informations
fiscales avec d’autres pays) est trop clément. « Comme par hasard, Jersey et
Guernesey en avaient déjà signé treize au moment où ces critères ont été
définis », remarque Jean Merckaert.

Selon lui, le problème est que « ce système est
très rentable pour certains, notamment les grandes entreprises internationales,
qui trouvent une oreille attentive chez les pays riches ».

Il en veut pour exemple le fait qu’« Eric Woerth,
qui veut lutter plus efficacement contre les paradis fiscaux, ne se fait pas
que des amis dans son propre camp ».



10/11/2012
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