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Comité National des Pensions (CNP): Show ou véritable lieu de concertation?

Comité national des pensions: show ou véritable lieu de concertation?

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Le fameux comité national des pensions décidé par le gouvernement et qui devait initialement permettre de discuter largement des pensions s’est mis en place aujourd’hui.

Juste une séance protocolaire, avec discours de clôture de Bacquelaine et Borsus, mais précédée par une séance de 45 minutes qui a surtout permis au Président de la nouvelle instance, Paul Windey, de présenter l’initiative…

D’entrée de jeu, Paul Windey, Président actuel du Conseil National du Travail (CNT), évoque la particularité de ce nouveau Comité. Contrairement au CNT ou au Conseil Central de l’Economie, qui fonctionnent en bi-partite patrons/syndicats, le Comité national des pensions fonctionnera en tri-partite : patrons/syndicats/gouvernements… Une nuance importante, parce qu’on touche au modèle de concertation. Les pensions sont une matière de sécurité sociale, financées par les cotisations des travailleurs, et ont toujours été gérées par les travailleurs et les employeurs. Aujourd’hui, le gouvernement vient s’immiscer dans nos affaires…

Alors qu’il parle dans un premier temps de créativité et de pages blanches à remplir ensemble, Paul Windey fait néanmoins référence immédiatement aux recommandations toutes fraiches de la commission européenne envers la Belgique, qui prévoit notamment de lier l’âge légal de la pension à l’espérance de vie.

Créativité donc, mais en insistant bien sur les verrous tout de même…

Réactions de la FGTB :

La FGTB participera aux travaux du Comité national des pensions. Nous ne pratiquerons pas la politique de la chaise vide. Mais nous exigeons une discussion globale, qui ne cadenasse pas les débats et n’impose pas un cadre intenable pour les travailleurs.

Le gouvernement est passé en force plusieurs fois dans le dossiers sur les pensions. Sur les 67 ans
, sur la suppression du bonus pension. Sur les bonifications des diplomes dans la fonction publique. Et sur bien d’autres éléments encore, ignorant même des avis unanimes partagés entre patrons et syndicats. La concertation n’est donc pas respectée à ce stade. Et le passage d’une bi-partite à une tri-partite ne laisse rien présager de bon. Si le discours reste celui de «  l’accord de gouvernement, rien que l’accord de gouvernement », cela ne marchera pas, autant être clair ! Ou le comité national des pensions est un réel lieu de concertation, qui prenne en compte aussi les intérêts des travailleurs, ou nous devrons prendre nos responsabilités.

Le Président a parlé de créativité et de page blanche. Nous contribuerons à les remplir, sur base des réalités de terrain, en tenant compte de l’intérêt des travailleurs et en ne laissant personne sur le bord de la route. Le passage à 67 ans n’est pas acceptable. Cette mesure linéaire qui ne tient nullement compte de l’espérance de vie en bonne santé ou des conditions réelles vécues par les travailleurs sur le terrain est insupportable et biaise le débat sur la pénibilité. Nous devrons revenir sur cette mesure !

Le fil rouge que nous poursuivrons sera en tous cas la définition d’une pension légale décente.

Décente en termes de montant. Aujourd’hui en Belgique, 1 pensionné sur 5 vit sous le seuil de pauvreté. C’est inacceptable. Nous devons y remédier.

Mais décente également en termes d’accessibilité, pour ne laisser personne sur le carreau. Augmenter l’âge légal de la pension en excluant les jeunes et les demandeurs d’emplois du marché de l’emploi, en renforçant les discriminations envers les femmes, en augmentant le nombre de pensionnés pauvres en tirant vers le bas les pensions des fonctionnaires, nous ne pouvons pas l’entendre et nous ne l’accepterons pas…

Les syndicats étaient sur la même longueur d’ondes pour exprimer cela. Nous devrons continuer à travailler dans ce sens et ne pas lâcher les travailleurs.

Première séance du Comité national des pensions qui n’aura donc pas permis de mesurer si ce comité sera un simple show ou un véritable lieu de concertation. Nous avons juste réussi à trouver une date pour la prochaine réunion : le 14 septembre à 14h30…

Nous serons alors peut-être fixés sur les réelles intentions des uns et des autres.

Pour la FGTB, les choses sont claires : nous ne laisserons pas tomber les travailleurs et nous servirons pas d’alibi à un gouvernement qui voudrait se servir des pensionnés comme variables d’ajustement pour leurs budgets!

 



26/06/2015
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