En général, le 15 août, la Bourse parisienne est fermée. Cette année ce n’est pas le cas et c’est dans des volumes insignifiants que le CAC40 a clôturé à +0,78%. Cette journée calme était l’occasion de consacrer du temps pour prendre un peu de recul sur les évènements récents et analyser les affirmations que les médias et les interlocuteurs financiers nous assènent.

Depuis une semaine (du lundi 8 août au lundi 15 août cours de clôture) le CAC40 a progressé de +3,6% et les journalistes des journaux télévisés s’empressent d’affirmer que tout va bien et que la Bourse reprend des couleurs. Ces mêmes journalistes oublient un peu vite que depuis un mois (15 juillet cours de clôture) le CAC40 a chuté de plus de 13% et même de plus de 19% depuis le début des vacances (1er juillet cours de clôture). Les portefeuilles n’ont donc pas plus de couleurs que les malheureux ayant passé leurs vacances sous la pluie.

Face à ces chiffres, c’est un autre discours typique qui vous est tenu par votre banquier, votre gestionnaire de patrimoine et les conseils des magazines financiers : la Bourse peut être très volatile à court terme mais elle est le meilleur des placements à long terme. Ainsi, tant que vous ne vendez pas vous ne seriez donc pas perdant et au bout de 5 à 8 ans vous seriez même très heureux d’avoir investi dans le meilleur placement qui soit. Aujourd’hui les cours sont relativement bas et ces affirmations pourraient peut-être se vérifier à l’avenir. Mais cela fait très longtemps que ces mêmes personnes vous ressassent cette affirmation, surtout après les chutes de 2002 et de 2008. Alors jusqu’à maintenant avez-vous eu raison de leur faire confiance ?

 

Le graphique ci-dessus représente la rentabilité (hors dividende) qu’a obtenu au 15/08/2011 un investisseur long terme ayant un portefeuille similaire au CAC40 depuis 1 an, 2 ans et jusqu’à 19 ans. Les personnes ayant gardé leurs titres durant la période préconisée, 5 à 8 ans, ont donc investi les 15/08/2003, 2004, 2005 et 2006. Le graphique nous montre que leurs portefeuilles ont perdu respectivement -0,15%, -7,05%, -27,48% et -36,68%. Dans les extrêmes on observe même que ceux qui ont investi le 15/08/2000, en pleine bulle des nouvelles technologies, ont perdu aujourd’hui plus de la moitié de la valeur de leurs portefeuilles, soit l’équivalent d’un placement à -6,31% par an.

Au 15/08/2011, pour trouver un investisseur long terme bénéficiaire, il faut remonter au 15/08/1997, soit il y a 14 ans. Son portefeuille a progressé de +10,86% soit l’équivalent d’un placement à seulement +0,74% par an. Et sur les 19 derniers 15/08, c’est celui qui a investi en 1996, il y a donc 15 ans, qui est le plus bénéficiaire grâce à une plus-value équivalente à un placement de +3,34% par an.

Bien sûr, pour évaluer entièrement un placement en action, il faudrait également tenir compte du niveau des dividendes reversés (3,5% – 4,0%). Mais même en les prenant en compte, au vue des données constatées sur ce graphique, les personnes ayant investi le 15/08/1997 ou après, c'est-à-dire depuis 14 ans, n’auraient pas dépassé la rentabilité d’un placement sans risque. La moyenne de l’OAT Tec 10 sur 14 ans au 15/08/2011 est en effet de 4,25% (source AFT et Primederisque.com). Est-il alors judicieux de prendre le risque d’investir sur le marché action ? La prime de risque que demandent actuellement les investisseurs sur le marché action n’a jamais été aussi haute depuis plus de 15 ans. Voilà qui devrait vous apporter un élément de réponse sur la confiance des investisseurs...