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Le bonus à la traque de Crombez: No Pasaran!

Le bonus à la traque de Crombez: No Pasaran!

Le Secrétaire d’Etat fédéral SPa à la lutte contre la fraude sociale et fiscale a proposé de donner un bonus aux organisations syndicales qui acceptaient de traquer les chômeurs qui « fraudent »… Les syndicats qui accepteraient le deal recevraient une partie de l’amende infligée aux chômeurs…

 

Quelle illustration de la faillite du gouvernement fédéral ! Un gouvernement incapable de mettre en place des politiques pour créer des emplois, et qui demande aux syndicats de les aider à liquider des chômeurs ! Pour montrer patte blanche à la Commission Européenne et
rassurer les marchés financiers.

 

L’étape d’après, logiquement, ce serait de demander aux syndicats de placer une étoile jaune sur le bras des chômeurs, non ?

 

Le gouvernement n’arrête pas de taper sur les chômeurs, dans une période où les entreprises n’ont jamais autant créé de chômage.

 

Durant le premier trimestre 2013, 8.000 emplois ont été liquidés. En 2012, 27.000 étaient passés à la trappe selon les chiffres de l’ONEM. Rien que pour Caterpillar, Arcelor ou Ford, il y aurait encore à termes plus de 30.000 emplois directs et indirects qui sauteraient…

 

Résultat des courses : il y a en moyenne une offre d’emploi pour 25 à 40 demandeurs !

 

Et le gouvernement ne trouve rien de mieux à faire que de continuer à taper sur les chômeurs, en prenant des mesures dont les effets se feront ressentir très lourdement et avec une extrême violence sur les chômeurs, mais globalement sur l’ensemble de la population.

 

Ainsi, sur base des mesures décidées par le gouvernement fédéral, dans les prochains mois, plus de 30.000 chômeurs perdront leurs droits et se retrouveront à la rue (les CPAS ayant déjà annoncé qu’ils ne pourraient assumer)… Avec toutes les conséquences que cela engendrera.

 

Par ailleurs, en fonction des mesures de dégressivité imposées, ce sont plus de 150.000 travailleurs supplémentaires, en plus des 200.000 actuels, qui se retrouveront en dessous du seuil de pauvreté ! Une situation intenable et quasi… insurrectionnelle !

 

La FGTB dénonce et s’oppose totalement à cette politique insensée d’un gouvernement qui , plutôt que de se préoccuper du bien-être de la population, se contente de servir de laquais au grand capital.

 

Pourquoi le gouvernement ne s’attaque-t-il pas aux vrais fraudeurs, à ceux qui vident littéralement les caisses de l’Etat chaque année en éludant l’impôt, plutôt que de tirer sur les chômeurs ?

 

La fraude fiscale en Belgique a été estimée entre 20 et 45 milliards€ par an. Cela représente donc jusque 12% du PIB, 12% de l’ensemble des richesses créées pour le pays, qui devraient rentrer dans les caisses de l’Etat, mais sur lesquels l’Etat ferme les yeux au profit de grosses sociétés et de gros patrimoines.

 

45 milliards de fraude fiscale qui se baladent librement d’un côté, contre 68 millions de sanctions aux chômeurs que le Secrétaire d’Etat à la fraude veut aller rechercher. 68 millions€, cela représente 0,001% du PIB. Et le gouvernement veut nous faire croire que la solution se trouve dans ces 0,001% et qu’on va sauver le pays en continuant à taper sur les
chômeurs…

 

Des contrôles et des sanctions sur les chômeurs, il y en a des dizaines tous les jours. Un formulaire mal rempli, des preuves de recherche d’emploi insuffisantes, alors que les entreprises ne répondent même plus aux candidatures (1 offre d’emploi pour 25 à 40 demandeurs en moyenne !), et l’ONEM suspend pendant plusieurs mois les allocations de chômage. Enfonçant ceux qui sont déjà souvent dans la galère.

 

Si le gouvernement organisait autant de contrôles sur les multinationales ou sur les gros patrimoines qu’il n’en réalise sur les chômeurs, les caisses de l’Etat
déborderaient !

Alors pourquoi continuer à taper sur les mêmes ?

 

L’objectif est clair : faire pression sur les salaires de ceux qui ont encore la chance d’avoir un boulot, qui préfèreront s’accrocher à un salaire revu à la baisse plutôt que de tomber dans le trou noir du chômage.

 

La FGTB, plutôt que rentrer dans les politiques destructrices du gouvernement, qui nous ramènent aux années sombres de notre histoire, appelle à inverser la logique :

 

  1. Plutôt que de donner un bonus à la traque, que le gouvernement donne un bonus aux employeurs, aux PME qui créent réellement des emplois de qualité. Qu’on arrête de donner des cadeaux fiscaux et des réductions de cotisations sociales les yeux fermés, mais que les aides publiques soient liées à la création d’emplois !

 2.  Que le gouvernement s’attaque aux vrais fraudeurs, en récupérant les 45 milliards€ qui    

      s’échappent tous les ans et ne profitent qu’à quelques très gros fraudeurs. L’engagement

      de fonctionnaires au SPF finances en nombre suffisant pour contrôler ces fraudeurs sera

      un investissement très rentable pour l’Etat !

 

3.   Grâce à une partie des recettes contre la fraude fiscale et à la fin des intérêts notionnels,

      la FGTB a évalué que le gouvernement pouvait créer dès demain 150.000 emplois.

 

Le gouvernement doit changer de cap, arrêter de cibler les conséquences du problème et s’attaquer enfin aux causes réelles de la situation dans laquelle les politiques libérales nous ont amené !

 

 

 

 



18/05/2013
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